H/t 76 x 91 [Or. 26]
Entré au musée de Rennes en 1794 comme saisie révolutionnaire (sans qu'on sache chez qui il fut confisqué), et toujours regardé comme une oeuvre de qualité exceptionnelle.
Admiré par Clément de Ris (1861), Taine (1863), Gonse (1900),etc; copié, sous forme d'esquisse, par Maurice Denis. Le premier tableau non signé rendu à La Tour (Voss, 1915 ), attribution qui malgré cette absence de signature n'a jamais été remise en doute. Il existe une jolie copie ancienne (La Haye, 25 x 27) signalée dès 1934 par Charles Sterling ; une seconde, qui proviendrait de Bretagne, est actuellement conservée dans une collection privée du Nord de la France.
L'oeuvre a toujours vivement frappé par l'alliance paradoxale de la sensibilité et du style. Elle reprend le thème des
Veilleuses (n° 41) dans une composition a mi-corps, plus resserrée, dépouillée jusqu'au « cubisme », et d'un effet plus saisissant. On a proposé une datation précoce (Pariset, 1963 : vers 1630), ce qui semblé exclu. Par le coloris, le tableau s'apparente directe ment au groupe des
Éducation de la Vierge, et semble donc à situer entre 1645 et 1648.
Mais la radiographie révèle une matière plus légère encore que celle du
Saint Sébastien de 1649 (n° 71), et qui s'apparente à celle du
Job (n° 72).
On ne peut exclure entièrement l'hypothèse d'une première version perdue remontant aux alentours de 1 640 (
cf. n° 41) reprise à une date tardive (vers 1648-1651).