Abu Ali al Hosein Ibn Abdallah Ibn Sînâ, Avicenne pour les occidentaux, grande personnalité de l'Islam, scientifique, philosophe et génial médecin, né en août 980 à Afshéna, prés de Boukhara (Ouzbékistan) , mort à Hamadan (Iran) en juillet 1037.
Aux VIIIe et IXe siècles, la science
arabo-musulmane atteint son sommet,
notamment dans le domaine médical où
l’on traduit et l’on commente les écrits
des anciens et en particulier les textes
grecs.
Abu ‘Alî al-Husayn Ibn ‘Abd Allâh Ibn
Sinâ, de son nom latin Avicenne, naît en
980 près de Boukhara, en Ouzbékistan
actuel, région qui faisait partie de la
Perse. Dès 14 ans, il reçoit une éducation
encyclopédique qui touche aussi
bien la médecine, les sciences naturelles
ou la philosophie. A 17 ans, il dirige
plusieurs médecins connus et guérit un
prince de Boukhara d’une grave maladie
et en remerciement, il obtient l’autorisation
de consulter la bibliothèque du
palais. Contraint de gagner sa vie pour
survivre, il se met à voyager et donne
des cours dans la région de la mer Caspienne.
C’est là qu’il commence à composer
son traité de médecine, le Qânûn.
C’est dans ce contexte que l’émir
d’Hamadhân lui confie le vizirat, charge
contraignante qui ne l’empêche pas de
commencer la composition d’un traité
de philosophie appelé al-Shifâ. Après la
mort du prince, il est emprisonné mais
réussit à s’évader et s’enfuit d’Hamadhân
pour se rendre à Isfahan. Lors d’une
expédition contre Hamadan, Avicenne
est frappé d’une maladie intestinale
grave, contractée vraisemblablement à
la suite d’excès de travail et de plaisir. Il
voulut se soigner lui-même mais le remède
lui fut fatal et il mourut à l’âge de
57 ans en août 1037.
Ecrite en arabe et en persan, l’oeuvre
d’Avicenne est immense et couvre l’étendue
du savoir de l’époque : linguistique,
poésie, morale, économie, mathématiques,
musique chimie, médecine. Son
oeuvre médicale majeure est le Kitab
Al Qânûn ou Canon de la médecine. Elle
e s t
composée de cinq livres et constitue
une somme de toutes les connaissances
médicales connues au Xe siècle. Il
concilie les doctrines d’Aristote et de
Galien et, de ce fait, est parfois plus philosophique
que clinique. À titre d’exemple,
Avicenne décrit la symptomatologie
du diabète, sait faire la différence entre
la sténose du pylore et l’ulcère d’estomac
et chose encore plus étonnante, il
émet l’hypothèse selon laquelle l’eau et
l’atmosphère contiendraient de minuscules
organismes vecteurs de certaines
maladies infectieuses. La partie la plus
importante de son oeuvre médicale est
consacrée à la prévention des maladies.
Ce n’est qu’à la Renaissance que le traité
médical d’Avicenne est contesté et
devient obsolète.